lundi 23 juillet 2012

A lire, critique de Selim Lander "Billet d’Avignon (5) – « Damas ! Fragments »"

Un hommage décapant de la Guyane à son poète
La Guyane ne pouvait pas manquer le centenaire de Léon Gontran Damas (1912-1978), son grand poète et ancien député à l’Assemblée nationale française. Tandis que la mairie de Cayenne affiche sur ses murs des versets de « l’inventeur de la Négritude », une commande publique est à l’origine de la pièce présentée en Avignon.
La poésie de Damas n’est pas élégiaque, elle n’est pas non plus grandiloquente, elle bruisse, elle crie d’indignation et de révolte. Elle est syncopée comme un morceau de jazz ou sensuelle comme une mangue bien mûre.
« Qu’attendons-nous / les peu / les rien / les chiens / les maigres / les nègres / pour jouer aux fous / pisser un coup / tout à l’envi / contre la vie / stupide et bête / qui nous est faite » (Black Label).
Renonçant d’emblée à toute ambition pédagogique (le grand homme, sa vie, son œuvre…), ce spectacle s’attache principalement à évoquer le Damas dandy habitué des clubs de jazz parisiens. La musique joue un grand rôle, avec un pianiste sur scène et une chanteuse de blues (Régine Lapassion, petite bonne femme douée d’une voix et d’une présence envoutantes).  Le dispositif scénique est composite : d’un côté la boite de jazz avec les musiciens, un guéridon, une chaise de bar ; de l’autre, juchée en hauteur, avec une longue robe qui descend jusqu’au sol où elle devient tapis ou plutôt sol, la « terre-mère » incarnée par Valérie Whittington, hiératique et solennelle. Entre les deux, passant de l’un à l’autre, un Damas (Grégory Alexander, tout en muscles et en énergie) tourbillonnant, bondissant, qui – suivant son humeur – dit ou éructe des poèmes :
On sort de là saoulé de musique, de poésie, les yeux encore remplis par les images de corps qui se cherchent et se rejoignent parfois (une mention particulière pour l’éclairage). Si le théâtre est fait pour nous ravir dans un autre monde, où les sensations sont plus vraies, plus fortes que dans le monde réel, alors ce Damas mis en scène par Patrick Moreau (assisté de Raffaele Giuliani) s’avère une parfaite réussite théâtrale.
Selim Lander, Avignon 2012.
http://mondesfrancophones.com/espaces/periples-des-arts/billet-d%E2%80%99avignon-5-%E2%80%93-%C2%AB-damas-fragments-%C2%BB/

Tractage du 21 juillet haut en couleur, avec Patrice Fincoeur

Nous sommes très heureux d'avoir reçu la visite de Patrice Fincoeur, plasticien, metteur en scène et photographe, à Avignon. Il avait déjà réalisé notre première affiche et cette fois-ci, c'est sur le visage de nos artistes que le peintre a déployé son art..., à voir !








jeudi 19 juillet 2012

"Quand le corps se fait scénographie : autour de Damas ! Fragments" - Mardi 24 juillet - à la Chapelle du Verbe incarné

Dans le cadre de "Théâtre marrons" du 23 au 24 juillet, Université d'été des Théâtres d'Outre-mer - 2012, Sylvie Perault (ethnologue spécialisée dans l'anthropologie du costume de scènes et d'écrans) présentera mardi 24 juillet entre 9h et 12h "Quand le corps se fait scénographie : autour de Damas ! Fragments". Ci- dessous le programme complet de ces deux journées d'études.

Université d'été des Théâtres d'Outre-mer - 2012,
sous la direction de Sylvie Chalaye,
organisé par par l’Institut de Recherche en Etudes Théâtrales (IRET /Paris III) 
et le laboratoire « Scènes Francophones et Ecritures de l’Altérité » (SeFeA) 
en partenariat avec la revue Africultures,  Avignon Off et La Chapelle du Verbe Incarné.
23-24 juillet
Théâtres marrons 
Lundi 23 juillet au Chapiteau du Off
 10h
Rencontres professionnelles des anciens étudiants du Master  Métiers de la production théâtrale de Paris III / Sorbonne Nouvelle

14h30
Théâtres marrons : scènes et créations
en Afrique et ailleurs
Conférence-débat animée par Sylvie Chalaye en présence , Pie Tsibamba, François Moïse Bamba, Vincent Byrd Lesage, Chantal Loïal, Pénélope Dechaufour, Yazid Lakhouache

Mardi 24 juillet à La Chapelle du Verbe Incarné
9h30-12 h
Théâtres marrons : corps en paroles
Marronnage et oraliture (Sylvie Chalaye)
Avignon 2012 : l’émergence d’un théâtre transculturel (Pénélope Dechaufour)
À corps et à cris (Virginie Soubrier)
Quand la langue est travaillée au corps (Paul Balagué)
Quand le corps se fait scénographie : autour de Damas ! Fragments (Sylvie Perault)
Paroles en jeu et corps en vrac (Roselaine Bicep)
Corps et voix : à propos de Wopso ! de Marius Gottin (Stéphanie Bérard)

12h
Table ronde avec les artistes